Le Vendée Globe 2024-2025

La dixième édition de la course autour du monde du Vendée Globe, Le départ des quarante concurrents engagés sera donné le 10 novembre 2024 en baie des Sables-d’Olonne.

Conférence de presse, quelques rencontres  :

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Prochainement d’autres interviews

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Solitaire, sans escale et sans assistance

Le Vendée Globe est à ce jour la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. L’événement s’est inscrit dans le sillage du Golden Globe qui, en 1968, initia la première circum navigation de ce type par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn). Sur les neuf pionniers à s’élancer en 1968 un seul réussit à revenir à Falmouth, le grand port de la Cornouailles anglaise. Le 6 avril 1969 après 313 jours de mer, le Britannique Robin Knox-Johnston arrivait enfin au but. Vingt années plus tard, c’est le navigateur Philippe Jeantot qui, après sa double victoire dans le BOC Challenge (Le tour du monde en solitaire avec escales), lance l’idée d’une nouvelle course autour du monde, en solitaire, mais… sans escale ! Le Vendée Globe était né. Le 26 novembre 1989, treize marins prennent le départ de la première édition qui durera plus de trois mois. Ils ne seront que sept à rentrer aux Sables d’Olonne.

Les neuf éditions de ce que le grand public nomme aujourd’hui l’Everest des mers, ont permis à 200 concurrents de prendre le départ de cette course hors du commun. Seuls 114 d’entre eux ont réussi à couper la ligne d’arrivée. Ce chiffre exprime à lui seul l’extrême difficulté de cet événement planétaire où les solitaires sont confrontés au froid glacial, aux vagues démesurées et aux ciels pesants qui balayent le grand sud ! Le Vendée Globe est avant tout un voyage au bout de la mer et aux tréfonds de soi-même. Il a consacré de très grands marins : Titouan Lamazou en 1990, Alain Gautier en 1993, Christophe Auguin, en 1997, Vincent Riou en 2005, François Gabart en 2013, Armel Le Cléac’h en 2017 et Yannick Bestaven en 2021. Armel Le Cléac’h reste à ce jour le détenteur du record de l’épreuve en 74 jours. Un seul marin l’a gagné deux fois : Michel Desjoyeaux, en 2001 et 2009. Le dixième Vendée Globe s’élancera des Sables d’Olonne le dimanche 10 novembre 2024.

Le parcours de la dixième édition du Vendée Globe

45 000 kilomètres soit 24 300 milles : telle est la distance du parcours théorique des marins autour du monde. Une révolution effectuée avec un temps record de 74 jours et 3 heures lors de la huitième édition du Vendée Globe, en 2016-2017. Ce périple planétaire est avant tout un voyage climatique pour descendre l’Atlantique, traverser l’océan Indien et le Pacifique, puis remonter de nouveau l’Atlantique… Au programme : un départ des Sables d’Olonne au milieu de l’automne, un trajet au cœur des mers du Sud en plein été austral et un retour hivernal en Vendée.

Dans la réalité lors des neuf précédentes éditions du Vendée Globe, la plupart des concurrents ont parcouru parfois plus de 28 000 milles (soit quasiment 52 000 kilomètres). Les solitaires doivent composer avec le vent, les vagues, la houle, les glaces. La trajectoire des bateaux n’est donc qu’une succession de lignes brisées, de zigzags, de détours et de changements de caps.
Le concept

Le concept du Vendée Globe est simple et compréhensible par le plus grand nombre : boucler le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Ces trois paramètres essentiels constituent la signature inimitable de l’épreuve, son véritable ADN. Ils sont définis clairement par les instructions de course.
Skipper barrant son Imoca debout sur le pont, de dos En solitaire

Une femme ou un homme, le tour du monde, un bateau. Il s’agit d’une course en solitaire dans laquelle personne d’autre que le skipper ne peut se trouver à bord du bateau durant le tour du monde (pour l’anecdote, cela n’existe qu’au cinéma, dans le film « En Solitaire » avec François Cluzet). L’exception notable est évidemment le sauvetage d’un autre concurrent ! On se souvient évidemment du sauvetage de Kévin Escoffier par le Jean Le Cam lors de l’édition précédente, mais c’est arrivé à plusieurs reprises dans l’histoire du Vendée Globe. Lors de la troisième édition quand Pete Goss avait recueilli in extremis Raphaël Dinelli avant de le déposer en Nouvelle-Zélande mais aussi en 2009, quand Jean Le Cam avait cette fois-ci été secouru par Vincent Riou après le chavirage de son bateau au cap Horn.

La seule escale technique réellement envisageable pour un concurrent au Vendée Globe est… de revenir aux Sables d’Olonne, dans un délai maximal de 10 jours après le départ. C’est notamment ce qu’avait fait Michel Desjoyeaux en 2008 : il était alors reparti avec 40 heures de retard et il avait gagné la course au final ! Les solitaires ont le droit de s’arrêter – par exemple pour mouiller dans une crique – mais pas de mettre pied à terre au-delà de la limite de l’estran, c’est à dire ce qui les sépare du niveau de la plus grande marée haute. Yves Parlier avait utilisé cette possibilité lors d’une réparation devenue célèbre pendant l’édition 2000. Beaucoup se sont contentés d’un mouillage sans descendre à terre, par exemple le temps de monter au mât, comme Marc Guillemot en 2008/2009.

Sans assistance

Lors du Vendée Globe, le marin est seul à bord. L’unique assistance tolérée est celle consécutive à un retour forcément très pénalisant aux Sables d’Olonne, après le départ. Cette exception mise à part, pendant tout le tour du monde, on ne doit compter que sur soi-même. Le routage météo est strictement prohibé. Les marins doivent donc imaginer eux-seuls leur navigation, réparer eux-mêmes les avaries qui ne manquent pas d’arriver… et se soigner seuls en cas de maladie ou de blessure. Dans ce dernier cas, ils ont juste droit à l’assistance à distance du médecin de la course. Côté assistance technique, c’est très simple : interdiction formelle d’accoster un autre bateau ou qu’une tierce personne monte à bord. Les marins ont l’autorisation de consulter l’architecte du bateau ou leur équipe technique pour s’informer du meilleur mode opératoire pour mener à bien une réparation, mais c’est bien à eux et eux seuls de mettre en œuvre celle-ci, avec les moyens du bord…tout en continuant si possible la course dans les meilleures conditions. Oui, le Vendée Globe est une course extrême !

Le trophée Skipper de face. Il est monté au mât du bateau

Soixante centimètres de haut et trente de circonférence pour un poids de dix kilos : l’imposant Trophée du Vendée Globe est une œuvre d’art en bronze argenté signée Philippe Macheret. Tout en lui évoque la circumnavigation.

Il est composé d’un élégant gréement entouré d’un globe terrestre et repose sur un socle en forme de winch. Edité par Les Ateliers du Prisme et fabriqué par la Fonderie d’art Macheret, dans la Sarthe, il symbolise l’aboutissement de longs mois de travail. Chaque vainqueur du Vendée Globe reçoit ainsi son trophée qu’il garde à vie. Qui sera le prochain à le brandir au-dessus de sa tête ? Réponse en janvier 2025.

Représentation 3D d’un Imoca, de profil un peu en contre-plongée. La voile avant et la coque sont rouges, la grand-voile bleue avec l’inscription #VG2024.

Le bateau

Les bateaux du Vendée Globe mesurent tous 18,28 m de long (60 pieds) pour 4,50 m de tirant d’eau. Très toilés, ce sont les monocoques les plus puissants de la planète menés par un marin en solitaire. Ils peuvent presque atteindre les 40 nœuds au portant. La jauge de ces bêtes de course est définie par la Classe IMOCA (International Monohull Open Class Association), fondée en 1991 et reconnue par World Sailing, la Fédération mondiale de voile.

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