Celle de la Franco-Brésilienne Claudia Tavares l’est assurément et cela tombe bien puisque c’est dans les livres que cette romancière a toujours trouvé refuge avant d’en écrire à son tour. Victor Hugo, Guy de Maupassant ou encore Gustave Flaubert et son chef-d’œuvre Salammbô ont été autant de refuges pour cette native de Palmeira dos Indios, dans l’État d’Alagoas, au Brésil. En 1987, elle publie son premier roman, La Femme inachevée, grâce au concours de Régine Deforges. Un ouvrage aux accents autobiographiques dans lequel elle évoque son enfance au Brésil mais aussi des thèmes forts tels que la pédophilie, l’intolérance
religieuse ou encore la dictature militaire de son pays d’origine. Mais aussi ses sept ans d’incarcération à la Prison de la Santé, elle qui ne s’est pas laissée faire face à la brutalité d’un proxénète lors de son arrivée à Paris.
Il faut ensuite attendre quinze ans pour que cette écrivaine haute en couleurs sorte un autre roman, Circonstances atténuantes. Quinze ans au cours desquels cette cabossée de la vie est retombée dans l’anonymat, enchaînant les petits boulots, notamment dans le monde du minitel rose. Avec ce livre, la romancière part de nouveau de sa propre vie pour construire un texte vibrant d’intensité autour de thèmes déjà abordés dans son texte précédent et qui lui tiennent à coeur, comme l’injustice et le droit à la différence.
Deux ans plus tard, à la suite d’un coup de téléphone de sa nièce, Claudia Tavares retourne au Brésil. La découverte de ses origines et de l’identité de son véritable père (Claudenor de Albuquerque, arrière petit-fils des Barons de Albuquerque) est une véritable révélation. À cette occasion, elle découvre également qu’elle a dix frères et sœurs dont elle ignorait l’existence. À plus de quarante ans, sa vie prend un nouveau tournant. Désormais plus sereine et en paix avec elle-même, la romancière rentre en France où elle se lance, en parallèle de l’écriture, dans une nouvelle aventure : l’ouverture d’un restaurant brésilien, « O Corcavado ».
Aujourd’hui, Claudia Tavares est à la tête d’un restaurant Brésilien « O Corcovado » à Nice.
Quant à l’écriture, cette grande passionnée de Simone de Beauvoir ne s’est jamais arrêtée. Après un livre en portugais, A Réjéitada, la Franco-Brésilienne a publié un nouveau roman en français, L’Exclue en 2017 puis La Volonté d’exister en 2021.
Des livres où elle évoque, une fois n’est pas coutume, son expérience personnelle. « La vie est un roman qui a besoin d’être récrit », notait l’écrivain Julien Green. Une citation qui s’applique à merveille à la personnalité si singulière de Claudia Tavares !
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