Chiffres de la Délinquance en France en 2023
Cette analyse constitue une première photographie de la délinquance en France en 2023, établie à partir des faits de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie nationales.
Les chiffres de l’année 2023 y sont consolidés avec la prise en compte des requalifications des infractions enregistrées au cours de l’année, celles-ci pouvant intervenir tout au long de la procédure pénale. Les résultats de cette publication portent sur le champ France entière (France métropolitaine et départements et régions d’outre-mer – DROM).
Une déclinaison départementale de ces résultats est disponible dans l’Interstats Analyse n°65 également publié le 31 janvier 2024.
En France, la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales sont en hausse en 2023, mais en ralentissement par rapport à l’année précédente. Les hausses les plus fortes concernent les atteintes aux personnes.
En 2023, les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus augmentent fortement dans le cadre familial (+ 9 %) poursuivant la hausse observée depuis 2017, et plus modérément hors cadre familial (+ 4%). Au total, l’ensemble de ces violences enregistrées progresse nettement (+7 %), en ralentissant toutefois par rapport aux deux années précédentes. Les violences sexuelles augmentent également sur un an (+8 %), plus modérément toutefois que les années précédentes. Les homicides poursuivent leur progression (+5 %), de manière plus modérée que les tentatives d’homicide (+13 %).
En 2023, les escroqueries continuent d’augmenter (+7 %). Les vols contre les personnes sont globalement en baisse sur un an (-8 % pour les vols violents sans arme et -3 % pour les vols sans violence contre les personnes), sauf pour les vols avec armes qui augmentent légèrement (+2 %). Ce type de vol est caractéristique de la délinquance observée dans les transports en commun. Le nombre de victimes de vols et de violences dans les transports en commun diminue globalement en 2023.
Le nombre de destructions et dégradations volontaires s’accroît (+3 %) en lien avec l’explosion de ce type d’infractions lors des violences urbaines de fin juin-début juillet 2023 (+140 % sur une semaine par rapport à la même période en 2022). Les infractions liées aux stupéfiants connaissent également des évolutions modérées en 2023, avec une hausse des mis en cause pour usage de stupéfiants (+4 %) et une très légère baisse des mis en cause pour trafic de stupéfiants (-1 %).
Les cambriolages augmentent (+3 %) tout comme les vols de véhicules (+4 %) et les vols dans les véhicules (+5 %), poursuivant, avec une moindre ampleur, les hausses observées l’année précédente. Seuls les vols d’accessoires sur véhicules présentent une nette baisse (-9 %) par rapport à l’année précédente, en rupture avec la très forte augmentation de 2022 (+30 %).
Les victimes d’atteintes aux personnes sont en moyenne plus jeunes que celles d’atteintes aux biens. Les mis en cause sont, quant à eux, plus jeunes en moyenne que la population française, et plus souvent de nationalités étrangères. Les mis en cause étrangers restent toutefois minoritaires (17 % des mis en cause en 2023).
Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) statistique publique (ASP).
**
Confirmation sur le plan régional, comme dans la Sarthe
Le département n’échappe pas à la tendance nationale. Nous observons en 2023, après deux ans de crise sanitaire, une augmentation de la délinquance générale aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine (+4,1 % en zone DDPN et +9,72 % en zone GGD).
Présence sur voie publique :
Dans le domaine de la sécurité publique, gendarmes et policiers ont intensifié leur présence sur la voie publique (+4,2 % en zone DDPN et 51,07 % de taux de présence de la gendarmerie (+3 %) en zone GGD, moyenne nationale à 48 %), exacerbé leur présence sur la sécurisation des transports en commun (+9,8 % en zone DDPN et +35 % en zone GGD s’expliquant par la présence dans des lignes de bus accompagnés et de trains ainsi que de gares ferroviaires sécurisés), et renforcé le contact avec la population (+34,4 % en zone DDPN et +18,3 % en zone GGD), poursuivi la coordination avec les polices municipales.
Atteintes volontaires à l’intégrité physique :
Concernant les atteintes volontaires à l’intégrité physique : elles progressent significativement (+15,4 % en zone DDPN : 3473 faits et +15,9 % en zone GGD : 3500 faits contre 6071 infractions (DDPN+GGD) en 2022).
Elles sont en hausse s’agissant particulièrement des violences sexuelles et des violences physiques non crapuleuses (les violences intrafamiliales sont comptabilisées dans cet index) ce qui traduit une poursuite de la dégradation des relations interpersonnelles et de la banalisation du recours à la violence dans la société. La hausse des violences illustre une tendance de fond depuis une dizaine d’années. La violence est devenue un mode commun de règlement des conflits dans la société. Mais cette hausse révèle aussi la progression de la libération de la parole des victimes et une prise de conscience massive de ce phénomène par le grand public.
Pour entrer dans le détail :
• les violences sexuelles sont en hausse aussi bien en zone police (+24,6 % : 218 faits) qu’en zone gendarmerie (+21,7 % : 555 faits) (+8 % au niveau national : 88 027 faits en 2023 contre 81 912 faits en 2022) ;
• les violences physiques non crapuleuses augmentent aussi bien en zone police (+14,6 % : 2093 faits) qu’en zone gendarmerie (+13,1 % : 2149 faits) ;
• les violences physiques crapuleuses baissent globalement dans le département. Même si elles augmentent très légèrement en zone police (+3,62 % : 229 faits soit 8 faits de plus qu’en 2022) elles baissent significativement en zone gendarmerie (-18,2 % : 72 faits contre 88 faits en 2022) 13,1 % : 2149 faits) ;
• les menaces, chantages et faits de harcèlement connaissent une hausse importante dans le département aussi bien en zone police (+24,5 %) qu’en zone gendarmerie (+25,1 % : 773 faits contre 618 en 2022).
Violences intrafamiliales :
Les violences intrafamiliales enregistrent quant à elles une nouvelle hausse (+ 13,42 % zone DDPN : 938 adultes victimes, dont 824 femmes soit 88 % des victimes et +17,92 % en zone GN : 1619 victimes dont 1122 femmes soit 69,30 % des victimes), tant en ce qui concerne les
interventions pour des différends entre époux ou concubins que les violences visant les femmes au sein de la cellule familiale, ainsi que les violences à l’encontre des mineurs.
Cette augmentation est en partie due à une libération de la parole grâce aux dispositifs de dépôt de plainte dédiés mis en place en commissariat et en brigades de gendarmerie.
Deux féminicides sont à déplorer en 2023 en zone ZGN, aucun en ZPN.
En 2023, les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus augmentent fortement dans le cadre familial (+9 % en France : 362 028 en 2023 contre 340 951 en 2022).
L’activité de la Maison de protection des familles (MPF) a réalisé 300 auditions de mineurs en 2023 (272 auditions en 2022). La MPF mène également des actions de prévention : 115 établissements scolaires ont été visités, soit 237 classes, 13 127 élèves, 564 adultes et 519 professeurs. Ces actions provoquent parfois l’ouverture de procédure dans le contentieux des violences liées à l’enfance.
La MPF dispense également la formation interne des militaires, à la prise en compte des victimes de violences intra-familiales : 375 militaires sont spécialement formés dans la prise en compte des victimes de violences intra-familiales.
La visioplainte et la prise de plainte dans un autre lieu qu’un commissariat ont également été mis en place. Le département de la Sarthe a été choisi pour une mise en application à titre expérimental de la visioplainte avant un déploiement au niveau national.
Depuis l’expérimentation mise en place depuis 3 mois, plus de 100 plaintes ont été recueillies par ce biais. Cette solution permet de dédramatiser la prise de plainte et est aujourd’hui concluante avec essentiellement des retours positifs.
**
Quelques photos et interview du Préfet de la Sarthe
**
(c) 2024