En ayant deux coureurs, Gate et Latour, dans le strict même temps et sept en moins de 10 secondes, cette ultime étape au départ de Javron-les-Chapelles s’annonce palpitante et surtout indécise. Des bonifications en temps (3, 2 et 1 secondes) placées aux kilomètres 55, 135 et 148, auxquelles il convient d’ajouter celles proposées aux trois premiers à Laval (10, 6 et 4 secondes), représentent autant de situations de bouleverser le classement général. Aaron Gate le sait, son maillot jaune ne tient qu’à un fil.
Le sprint bonif’ de Jublains au km 55. Comme on le présage, la course part tambour battant, comme si tout ce beau monde avait hâte d’en découdre dans la cité gallo-romaine tels des gladiateurs. La première difficulté de la journée, la côte des Egoutelles à Villepail, où Bettiol a construit son succès de l’an dernier, est le théâtre des premières attaques. Latour (TotalEnergies), Lapeira (Decathlon Ag2r La Mondiale) et Gruel (Groupama FDJ) notamment secouent le cocotier, mais Gate encaisse sans sourciller. Le premier sprint approche et c’est finalement Marco Haller (Tudor) qui se montre le plus véloce devant Capiot (Arkea B&B Hôtels) et Gate ! Ce dernier réussit donc à chiper une précieuse seconde.
L’échappée du jour. Dans la foulée de ce premier sprint bonifications, une échappée composée de quatre coureurs, sans danger au classement général, se forme. Elle est composée de Knight (Cofidis), Meens (Wagner Bazin), Mayrhofer (Tudor) et Sénéchal (Arkea B&B Hotels). Ces coureurs vont se disputer les deux derniers sprints bonifications et ainsi « protéger » Gate.
Victoires de Mayrhofer et Gate. Des quatre échappés, Mayrhofer apparaît comme le plus costaud. Une perception visuelle qui se confirme dans le circuit final où l’Allemand laisse sur place ses compagnons d’échappée à la faveur de la seule petite difficulté du circuit. Knight, Meens (Sénéchal a été lâché plus tôt) ne peuvent pas suivre le rythme. Derrière le peloton s’active, mais de façon désorganisée. Mayrhofer, qui fut un temps le 2e meilleur coureur junior du monde derrière l’intouchable Evenepoel, n’est pas un perdreau de l’année. Il gère parfaitement son effort et jamais personne ne reviendra sur lui. Il l’emporte à Laval et prive les concurrents au général des 10 secondes offertes. Il reste cependant 6 et 4 secondes à distribuer.
Le champion de France Lapeira donne tout ce qu’il a, lui qui n’est pas un piètre sprinteur. Malheureusement, deux vrais spécialistes de la discipline le précèdent, Girmay et Coquard scellant ainsi définitivement le sort de Aaron Gate, vainqueur de cette 50 édition !
Ce que nous avons aimé :
La résurrection du français Pierre Latour (TotalEnergie), pour au moins deux bonnes raisons : La première se rapporte au tempérament du coureur, combattif, ne rechignant jamais aux efforts, un attaquant comme on les aime. La seconde raison, de se réjouir a paradoxalement trait aux difficultés, aux doutes même, traversés par le coureur ces derniers mois. A Juvigné, Pierre Latour signe sa 7e victoire professionnelle, près d’un an et demi après avoir levé les bras au Rwanda.
A noter, que Pierre Latour termine deuxieme au classement général des Boucles de la Mayennes derrière le néo-Zéolandais Aaron Gate.
Un autre français s’est démarqué en la personne de Thibaud Gruel (Groupama FDJ), âgé de 21 ans, il remporte sa première victoire professionnelle en s’imposant sur le prologue avec un temps de 6’46.
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Interviews :
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