Exposition Simone Veil au Chambon-sur-Lignon (Dpt 43) – Lieu de Mémoire

Portrait de Simone Veil. France, vers 1940
Commentaires : Simone Veil est déportée de Drancy à
Auschwitz par le convoi 71 du 13/04/1944

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Une exposition du 20 juin au 29 novembre 2025 dédiée à Simone Veil

à partir de sa venue en 2004 à Le Chambon-sur-Lignon

L’exposition se propose de revenir sur le destin de Simone Veil, d’une entrée au Panthéon à l’autre. De celle des Justes en 2007 à celle de Simone Veil en 2018, en revenant entre les deux sur son parcours, Une Vie comme elle choisit de l’appeler.

Un parcours hors norme :
Grâce à des photographies, des extraits audiovisuels, des lettres, des documents officiels ou privés, des journaux de l’époque, l’exposition restituera la richesse de son parcours et expliquera pourquoi Simone Veil est devenue une icône que les Françaises et les Français ne cessent de remercier.

L’exposition est une adaptation enrichie de l’exposition itinérante du Mémorial de la Shoah consacrée à Simone Veil.

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L’engagement de Simone Veil pour la reconnaissance des Justes

16 juillet 1995. Ce jour-là, Jacques Chirac reconnaît solennellement la responsabilité de notre pays dans la déportation des Juifs de France. Il rappelle aussi qu’il y eut, ces Justes, ces Français « ordinaires » qui ont agi selon leur cœur et sauvé des hommes, des femmes et des enfants qui leur doivent la vie. Le 18 janvier 2007, le Président de la République Jacques Chirac, sur une proposition de Simone Veil, fait entrer les Justes parmi les Nations de France au Panthéon, par ces mots : « (…) bravant les risques encourus, ils ont incarné l’honneur de la France, les valeurs de justice, de tolérance et d’humanité ». Simone Veil, aux côtés de Jacques Chirac, s’était rendue au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, le 8 juillet 2004, dans ce lieu symbolique où des milliers de Juifs ont été cachés pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est dire à quel point, Simone Veil était attachée à la mémoire des pages sombres comme des pages lumineuses de l’Occupation.

Tout commence le jour où Simone Jacob est arrêtée le 30 mars 1944 dans une rue de Nice. Il est essentiel de rappeler l’épreuve de la déportation à 16 ans et demi quand, le 13 avril 1944 elle monte dans le convoi 71 à destination d’Auschwitz, accompagnée de sa mère Yvonne, et sa sœur aînée Milou. Son père, André et son frère Jean sont déportés en Lituanie où ils disparaitront. Denise, son autre sœur, engagée dans la Résistance, est déportée à Ravensbrück où elle se liera d’amitié avec Geneviève de Gaulle et Germaine Tillion. A son retour, Simone Veil va trouver une énergie incroyable pour se bâtir un avenir à partir de rien. D’abord jeune magistrate affectée à l’administration pénitentiaire, elle part inspecter les prisons algériennes, participe à la réforme du droit de la famille, s’engage pour défendre la cause des femmes et des enfants. Première femme ministre de la Santé, le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Elle entre dans la lumière. Elle n’en sortira plus. Première présidente du Parlement européen élue au suffrage universel en 1979, Simone Veil est par la suite ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville de la Santé de 1993 à 1995. Elle siège au Conseil Constitutionnel de 1998 à 2007. En 2010, Simone Veil est reçue à l’Académie Française. A partir des années 1990, à chaque occasion qui lui est donnée ou qu’elle provoque, Simone Veil parle de transmission et de mémoire. Jamais elle ne cessera de défendre l’idée de la singularité de la Shoah contre sa banalisation. Associant étroitement le sort des Tsiganes aux Juifs, elle multiplie ses discours à Auschwitz, à New York, à Paris et partout où elle se rend.

En 2018, avec Antoine Veil qu’elle a épousé en 1946, Simone Veil devient la cinquième femme à entrer au Panthéon.

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Une visite inoubliable au Chambon-sur-Lignon

8 juillet 2004. Devant la gare, la foule écoute en silence le témoignage de Joseph Atlas, 14 ans en 1940, qui raconte son séjour d’enfant juif au Chambon-sur-Lignon pendant la guerre. Il évoque la chaleur et la générosité des habitants qui l’ont caché et protégé :  “nous avons survécu grâce à eux (…). Ici la population parle peu, ce sont des gens de labeur qui ne m’ont jamais questionné sur mes origines et croyances”. Bref, c’était « un coin de paradis ».

L’émotion se lit sur tous les visages, dont celui de Simone Veil, alors présidente de la FMS, présente ce jour-là aux côtés de Jacques Chirac, qui tient à rappeler que « S’il y a eu beaucoup d’enfants juifs, beaucoup plus que dans d’autres pays, qui ont été sauvés en France, c’est grâce à beaucoup de Français comme ça ». À ses, yeux, il n’y a pas de lieu plus adapté que cet endroit unique, où des protestants ont caché des enfants juifs pendant l’Occupation pour les soustraire aux nazis.

Le cortège officiel s’est rendu à la maison des Roches, un ancien foyer universitaire où se sont réfugiés pendant la guerre des jeunes étrangers antinazis. Autre moment fort, SV et JC ont suivi le parcours de la mémoire en différents points du bourg, jusqu’à la plaque commémorative apposée sur les murs de l’ancien foyer de ski de fond, en face du Temple. C’est à cet endroit que se trouve aujourd’hui le Lieu de Mémoire dont la création était soutenue par Simone Veil.

Ce jour-là, Jacques Chirac prononce un discours qui marque les esprits. En effet, il lance un appel à la population nationale. « Face au risque de l’indifférence et de la passivité du quotidien, j’appelle solennellement chaque Française et chaque Français à la vigilance. Devant le danger, je les appelle au sursaut. Devant la montée des intolérances, du racisme, de l’antisémitisme, du refus des différences, je leur demande de se souvenir d’un passé encore proche. Je leur dis de rester fidèles aux leçons de l’Histoire ». Il demande à la justice de “sanctionner avec la plus grande sévérité et la plus grande exemplarité” les actes de racisme, d’antisémitisme, de xénophobie et d’homophobie.

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LIEU DE MÉMOIRE | CHAMBON-SUR-LIGNON
23 route du Mazet 43400 | Le Chambon-sur-Lignon
www.memoireduchambon.com

Quelques photos de l’exposition :

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MÉMORIAL DE LA SHOAH | PARIS
17, rue Geoffroy–l’Asnier | Paris 4e
www.memorialdelashoah.org

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